BANDE DESSINEE : DE L'IDEE À LA REALISATION - Entretien avec l'auteur


Volume 2 de la collection BD JACKPOT
(En vente exclusivement chez Amazon)


QUESTION : Quelle est la petite histoire de ce 2nd volume de la collection BD JACKPOT ?

REPONSE : J'avais créé un groupe sur Facebook où je comptais écrire des articles sur la bande dessinée, sur la manière dont je voyais les choses en la matière. Ce devait être des enseignements théoriques et pratiques. Je ne savais pas trop dans quoi je mettais les pieds, je découvrais tout juste internet et les réseaux sociaux. Je n'ai fait le choix d'avoir une connexion internet qu'à partir de l'automne 2019, pas avant.

QUESTION : Vraiment ?

REPONSE : Oui, et je m'en serais très bien passé si toute la paperasse administrative ainsi que le monde de l'édition, de nos jours, permettaient de s'en passer. Concernant ce groupe Facebook, l'idée mienne, à la base, était d'investir les réseaux sociaux, de m'y répandre un maximum, inspiré que j'étais par la lecture d'ouvrages de Gary Vaynerchuk qui incitait à agir de la sorte.
J'avais l'intention de faire ce qu'il fallait pour faire carrière dans la bande dessinée et l'écriture, et il m'apparaissait comme nécessaire - incontournable - de commencer à gagner en visibilité sur la toile. La création de ce groupe participait de cette envie, de ma stratégie publicitaire. Je m'offrais là un support de communication supplémentaire, à côté de ma page Facebook personnelle (sans parler des autres réseaux : Twitter à l'époque, etc.). Ce groupe commençait à attirer du monde, essentiellement des Africains.

QUESTION : Ah oui, surtout des Africains ?

REPONSE : Oui. On ne parlait pas beaucoup des Africains dans le monde de la BD, on parlait à l'époque surtout - pour ce qui était des pays dits "émergents" - de l'Asie. Toute l'Asie n'avait pas encore réussi à égaler qualitativement les Japonais en matière de création manga, mais beaucoup de passionnés y travaillaient. À l'heure actuelle (2025) beaucoup ont un niveau excellent qui n'a rien à envier aux mangakas nippons. Pour l'Afrique, le niveau (je parle ici surtout du dessin) était encore très en dessous, mais ce qui m'avait frappé c'était la mentalité des Africains : ils en voulaient, ils étaient prêts à bosser dur pour y arriver, et c'étaient aussi des passionnés. Je pensais qu'avec une volonté pareille ils finiraient eux aussi, tôt ou tard, par devenir des acteurs majeurs du 9ème art. Ce fut pour moi une belle découverte qui me fit penser qu'internet était vraiment intéressant pour rapprocher les peuples, se découvrir les uns et les autres, développer des relations fraternelles. Mais, très vite, je me suis rendu compte que le support (l'utilisation d'un groupe Facebook) ne se prêtait pas du tout à ce que je voulais faire. J'avais une vision très "livre" de la façon dont je voulais communiquer sur la BD : traiter tels et tels sujets de manière ordonnée, pouvoir imposer aux lecteurs un ordre de lecture, d'abord tel sujet (chapitre) puis tel autre (chapitre) et ainsi de suite, pouvant éprouver le besoin de m'appuyer sur ce que j'avais déjà écrit pour amener d'autres sujets, comme on coule d'abord les fondations d'une maison puis on érige ses murs avant de poser son toit. Avec ce groupe Facebook je n'ai pas réussi à obtenir cela, tant et si bien que j'ai préféré tout arrêter, fermer ce groupe. Je réalisai toutefois que j'avais écrit suffisamment d'articles pour envisager de les publier sous la forme d'un livre qui constituerait idéalement le volume 2 de la collection BD JACKPOT qui avait débuté avec LA METHODE BD FAST ! Voilà pour la petite histoire.

QUESTION : Vous avez donc recyclé tout le travail que vous aviez fait dans ce groupe ?

REPONSE : C'est ça. Mais ce recyclage n'a rien de péjoratif à mes yeux. En vérité, une fois ce livre écrit, j'ai pensé qu'il était très bien que ces articles fussent publiés de cette manière plutôt que dans un groupe Facebook. Ce que j'avais fait avec ce groupe devait donc être vu comme le marchepied de cette publication sous forme d'un livre. Tous les chemins mènent à Rome, dit-on ; ici le chemin qui m'avait conduit à Rome (à la publication de ce second volume) avait été ce groupe Facebook que j'avais lancé puis détruit.

QUESTION : D'accord. De quoi parle ce livre ?

REPONSE : Voici le sommaire pour vous faire une idée :

Introduction

Leçon n°1 – Du réalisme au minimalisme

Leçon n°2 – Le marché de la BD et la grande variété des styles

Leçon n°3 – Ce que votre main est capable de faire en recopiant…

Leçon n°4 – Talent Vs effort : qui l’emportera ?

Leçon n°5 – Le progrès et son processus : un conseil

Leçon n°6 : Les efforts à fournir sont souvent désagréables

Leçon n°7 : La bande dessinée, ce n’est pas qu’un art

Leçon n°8 : Si vous voulez vivre de votre art, vos bédés doivent se vendre

Leçon n°9 : Que dois-je faire pour me faire publier ?

Leçon n°10 : Comment puis-je travailler plus vite afin de produire plus ?

Leçon n°11 – Comment puis-je vendre davantage de bédés ?

Leçon n°12 – L’auto-édition : ce qui est en train de changer dans notre monde

Leçon n°13 – Qu’est-ce qu’une histoire ?

Leçon n°14 – Où puiser vos idées ?

Leçon n°15 – L’intelligence combinatoire (1)

Leçon n°16 – L’intelligence combinatoire (2)

Leçon n°17 – Les 3 grandes parties d’un scénario

Leçon n°18 – Votre idée principale

Leçon n°19 – Les 3 grandes façons de scénariser

Leçon n°20 – Bien écrire, c’est important aussi

Leçon n°21 – Qu’est-ce qu’un storyboard ? à quoi ça sert ?

Leçon n°22 – Le storyboard : les règles à respecter

Leçon n°23 – Impact de la pensée positive ou négative

Leçon n°24 – Ne vous arrêtez pas sur vos échecs, avancez !

Leçon n°25 – Vos pensées : l’alpha et l’oméga

Leçon n°26 – Le savoir inconscient

Conclusion

QUESTION : Beaucoup de sujets qui ont l'air intéressants.

REPONSE : Ils le sont, à mon sens aussi. Ce ne sont pas des chapitres très longs, ils ont l'avantage de pouvoir être lus rapidement tout en exprimant clairement leurs idées.

QUESTION : J'ai vu que certains de vos lecteurs, sur Amazon, avaient assez mal noté ce livre ainsi que le précédent.

REPONSE : C'est le genre de chose qu'on ne peut pas éviter. Il m'arrive moi aussi de lire des bouquins que je trouve passables, peu à mon goût, incapables de répondre à mes besoins. Que pouvons-vous y faire ? Rien, hélas ! vous ne pouvez pas satisfaire tout le monde. Si j'avais voulu fabriquer un livre au contenu très convenu, ressemblant à ce qu'on trouve déjà ça et là sur le marché, je l'aurais fait, et peut-être le contenu de ce livre aurait plu à davantage de monde, mais alors cette collection n'aurait eu aucun sens et n'aurait pas mérité d'exister. Je ne cherche pas à faire ce que les autres font ; avec cette "collection BD JACKPOT" je cherche à matérialiser une idée qui a été en quelque sorte implantée dans mon esprit. Je me fais une certaine idée de cette collection, de ce à quoi elle doit ressembler, et, que cela plaise ou non au reste du monde, c'est cela que je vais m'évertuer de matérialiser au mieux, sans trop me poser de questions. C'est pour cette raison aussi que j'ai opté pour l'auto-édition plutôt que pour l'édition classique (passer par un éditeur), car je savais que j'allais être amené à publier plusieurs livres, dans le cadre de cette collection, et tous ces livres n'auraient pas trouvé preneurs chez les éditeurs, beaucoup auraient été dérangés par leur contenu si peu conventionnel. En optant pour l'auto-édition, je peux écrire ce que je veux, traiter les sujets que je dois traiter sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit, sans avoir à demander la permission, sans tenir compte du point de vue des autres. Je peux créer une série de 100 livres si j'en ai envie, Amazon n'y trouvera rien à redire ; un éditeur aurait été un peu plus réticent !

QUESTION : Face à ces mauvaises notes distribuées sur Amazon, que ressentez-vous ? de la colère ? de la tristesse ? l'impression d'être un incompris peut-être ?

REPONSE : Cela ne fait jamais plaisir et j'évite personnellement de faire subir cela à d'autres auteurs. Quand je n'accroche pas, je préfère ne rien dire plutôt que de noter si mal ou laisser un commentaire incendiaire. J'ai beaucoup trop conscience du mal que cela peut faire pour avoir envie de le faire aux autres. C'est aussi l'une des raisons qui me poussent à ne pas critiquer les éditeurs, car ils ont un business à faire tourner, un business qui tourne dans mon intérêt en tant que consommateur de bédés, de comics et de mangas, je leur dois beaucoup en tant que consommateur, et je devine la difficulté de faire tourner une boîte ; je ne veux pas être ce genre de type qui fout la merde dans le business des autres. Quand je vois un éditeur en difficulté, ça ne me réjouit pas du tout. Quand je vois que les critiques fusent en direction d'un éditeur et que cela peut compromettre de fil en aiguille sa réputation et donc sa sécurité financière, économique, la survie de son entreprise, cela ne me réjouit pas non plus. Je me mets à la place de cet éditeur et je me dis, justement, que je n'aimerais pas être à sa place. Quand je dois formuler une critique à l'endroit d'un artiste qui a tout du débutant, je préfère là encore émettre un avis encourageant plutôt que d'avoir des paroles blessantes qui pourraient entamer sa confiance en lui, sa foi en son avenir d'artiste. Je ne veux pas faire ce genre de chose car je respecte trop le 9ème art pour agir d'une manière aussi inconsidérée, pernicieuse. Mais pour en revenir à votre question, celle des mauvaises notes et critiques qui ont pu fuser en direction de ma collection BD JACKPOT, et en particulier des 2 premiers volumes, je vous répondrai 3 choses :
  1. Si on note mal mon produit sans expliquer la raison pour laquelle on l'a mal noté, je n'ai aucune raison de tenir compte de cette mauvaise note, car elle ne m'aide aucunement à avancer, ni dans la vie ni dans mon travail, ni à comprendre la réaction négative de celui qui note - il note donc pour rien, juste pour soulager sa petite envie du moment, comme un chien éprouve le besoin de laisser une trace de son passage en pissant ça et là. Libre à lui de faire cela, mais je n'ai pas à me sentir concerné, cela ne me regarde pas, cela ne regarde que lui.
  2. Si on émet une critique négative, je la considère un instant ; si je ne l'approuve pas, je n'en fais rien, je laisse passer, je ne m'en soucie pas ; si je l'approuve et que j'y peux quelque chose, je m'efforce d'améliorer ce qui doit l'être ; si je l'approuve et que je n'y peux rien, je laisse passer, je n'y pense plus ; si je l'approuve ou la comprends mais que j'estime que les choses, pour X ou Y raison, doivent rester telles qu'elles sont, je n'en fais rien, je ne change rien, je n'y pense plus.
  3. Je vois aussi dans ces mauvaises notes et critiques, celles avec lesquelles je ne suis pas d'accord, un quelque chose de positif, de constructif, je ne vois pas cela que sous un jour négatif, j'en retire quelque bien.
QUESTION : Ah oui ? Quel bien en retirez-vous ?

REPONSE : Je ne ferais plus grand-chose si je me mettais à leur accorder de l'attention. Je les vois comme des ennemis sur mon chemin, de méchants tentateurs qui cherchent à me détourner de ma voie car s'opposant à la façon dont je veux - et dois - faire les choses. Ceci doit donc me pousser (c'est une invitation) à n'y accorder aucune attention, justement. C'est un excellent exercice devant renforcer mon intégrité intellectuelle, artistique et spirituelle. Je ne dois pas me focaliser sur ce que les autres veulent, ici, mais uniquement sur ce que je dois matérialiser, créer, de la façon dont je dois le faire, pas de la façon dont les autres voudraient que je le fisse. S'ils veulent voir publier tel ou tel type de produit à leur convenance, qu'ils le demandent à quelqu'un d'autre ou qu'ils le fassent eux-mêmes, je les encouragerai de bon cœur. Quant à moi, ce que je fais ici, je le fais comme je pense le devoir faire, et je ne me tourne pas dans leur direction pour savoir comment je dois faire les choses, je les fais comme je les sens, que cela leur plaise ou pas, car c'est ainsi que je dois agir, pas autrement. Alors, même si ça m'embête un peu, parfois, de voir ces mauvaises notes, d'essuyer de vilaines critiques, je les balaye vite d'un revers de la main car je ne dois pas en tenir compte pour bien travailler. Pour bien travailler je ne dois me tourner que vers l'image que je me fais de cette collection afin de lui donner vie et forme comme il faut. Et ce que je dis ici, je pourrais aussi le dire pour la collection GAL, j'ai là aussi un travail à faire, une "mission" à accomplir, et je ferai cela à ma convenance.

QUESTION : Et si, par cette attitude, personne ne s'intéresse à votre collection ?

REPONSE : Le destin en aura décidé ainsi, pour des raisons qui ne regardent que lui. J'aurai quant à moi fait ma part des choses. J'aurai peut-être été amené à agir dans un contexte peu favorable, à la manière d'une faible lueur qui aura essayé de chasser quelques ténèbres mais qui n'y sera pas arrivée. Cela arrive. Tant pis. Que cela marche ou pas, que cela plaise ou non, comme le disait si bien un personnage d'un film que j'apprécie beaucoup (The Craft) : "dans une centaine d'années, on n'en aura plus rien à foutre !" Il faut que vous compreniez qu'ici le plus important n'est pas de satisfaire un désir capricieux de mes éventuels lecteurs ou de flatter leurs goûts mais de donner corps à une idée qui m'habite, celle de cette série, de cette collection. C'est un peu comme si vous aviez dans l'idée de fabriquer un meuble d'une certaine manière, pas d'une autre façon, c'est ce qui vous porte ; ce qui compte, pour vous, est de matérialiser cela au mieux, non pas de demander aux autres ce qu'ils en pensent ou quel genre de meuble ils voudraient que vous fabriquiez. On n'est pas ici dans ce qu'on pourrait appeler le "marketing dirigé vers le marché" mais dans ce qu'on pourrait appeler le "marketing dirigé vers le produit" : je ne me tourne pas vers le marché pour savoir ce que veut le marché ; j'ai un produit à fabriquer d'une certaine manière, c'est le but à atteindre, la question de sa vente ne se pose qu'après. Je ne vais pas fabriquer cette collection en la modelant à l'image de ce que les autres veulent ou ne veulent pas, de ce que les autres réclament ou non, comprennent ou non, apprécient ou pas, je vais la fabriquer comme je la pense. Et j'offrirai cela au monde. Que celui-ci lui fasse bon accueil ou pas n'est pas de mon ressort mais du sien. J'ai aussi de tout cela une vision plus spirituelle.

QUESTION : Quelle est-elle ?

REPONSE : En procédant comme je le fais, agissant comme je le dois faire sans me soucier du qu'en-dira-t-on ou des résultats, je développe une qualité qui semble compter dans le domaine de la spiritualité, et plus précisément dans le domaine du service rendu à l'humanité : c'est la capacité de faire les choses pour les faire, de suivre une direction pour suivre cette direction, sans tenir compte des résultats, non pas dans le sens de "on se fiche des résultats de ses actions, on se fiche de ce que ses actions peuvent produire" mais plutôt dans le sens de "on fait ce qu'on croit être juste, bon ou bien, que ça plaise ou non aux autres, que ça joue ou non contre soi, que ce "juste", ce "bon" ou ce "bien" soit reconnu ou pas par autrui". L'idée qui sous-tend cela est peut-être celle de l'homme qui décide d'être une lumière pour lui-même et pour les autres et qui s'évertue de briller parce qu'il est dans sa nature de briller, y compris si les autres ne reconnaissent pas sa lumière, la moquent, la dénigrent ou l'ignorent. Vous connaissez la formule biblique : "la lumière a lui dans les ténèbres mais les ténèbres ne l'ont point perçue".

QUESTION : Quelle est la principale qualité de ce second volume de la collection BD JACKPOT ?

REPONSE : Il apporte une pierre à l'édifice que je dois façonner. Il a donc son utilité dans cet ensemble en construction.

QUESTION : Uniquement dans cet ensemble en construction, donc par définition en cours de réalisation, non entièrement réalisé ? Une personne qui lirait ce 2nd volume sans avoir lu celui qui le précède et ceux qui doivent lui succéder n'en tirerait rien ?

REPONSE : Je n'ai pas dit ça. Vous avez vu le sommaire. Cette personne apprendra qu'elle peut réussir dans la BD, quel que soit son style graphique. Elle apprendra comment se construit une histoire, elle découvrira des trucs & astuces qui permettent d'avoir des idées et de les développer afin de ne jamais être confrontée au fameux problème de la page blanche (manquer d'idées, d'inspiration) ; elle saura aussi l'utilité du storyboard, les règles en la matière ; elle saura qu'on peut scénariser de 3 grandes façons, comment les employer ; etc. Et elle recevra ici quelques autres conseils utiles, tout en étant incitée à ne pas voir la BD uniquement comme un art mais aussi comme un business, car c'est un business en plus d'être un art. J'ai offert dans ce livre des réflexions que je me suis faites, des leçons que j'ai apprises. J'y donne de ce que j'ai reçu, je partage. Par ce biais j'enrichis le monde de la bande dessinée à ma manière, ici sur le plan de "la théorie du 9ème art" ou de "la science du 9ème art". Je me fais en effet, via cette collection, "théoricien de la BD" ou "penseur du 9ème art", comme a pu le faire à sa façon, dans son créneau, disons, par exemple, Scott McCloud, auteur de L'ART INVISIBLE.

QUESTION : Merci pour cet entretien.

REPONSE : Tout le plaisir est pour moi.




Laissez-vous tenter par la lecture de ma bande dessinée LUCIE, LA VOIE DU COEUR



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