Existe-t-il un peuple élu ?
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La notion de "peuple élu" n'est pas nouvelle en religion et n'est pas l'apanage du judaïsme. Toutes les grandes religions du passé ont toujours ou presque présenté les peuples auxquelles elles s'adressaient comme étant "le peuple élu". Ce qu'on entendait par là était en réalité la chose suivante : "Si vous, tel peuple, consentez à suivre les voies qui vous sont dictées par moi (telle religion), alors vous cheminerez vers le Très-Haut, alors vous serez avec Dieu et Dieu sera avec vous, alors vous serez avec les dieux et les dieux seront avec vous."
Ce qui n'est pas faux. Contrairement à ce que certains avancent aujourd'hui, ce n'était pas, à l'origine, un instrument visant à se faire obéir stupidement par le pouvoir en place, c'était une affirmation fondée.
Quand le christianisme affirme, par exemple, que quiconque croit en Jésus-Christ est sauvé, il ne faut pas y voir le pouvoir de la simple foi en Jésus-Christ, mais une foi qui pousse à l'action, qui pousse l'individu à suivre les pas du Christ, à vivre comme il a vécu. Et, en effet, si un homme, quels que soient ses péchés, s'emploie maintenant à calquer son comportement sur celui de Jésus-Christ, s'il s'emploie à calquer ses pensées sur celles de Jésus-Christ, alors oui, il agit de manière telle qu'il liquidera rapidement son mauvais karma et s'élancera vers la lumière du Très-Haut, se libérant plus vite que le commun du joug de la matière grossière, s'élevant vers Dieu. Il sera sauvé. La notion de "peuple élu" repose sur ce principe.
Ainsi, les chrétiens qui suivent les vrais enseignements de Jésus, qui les mettent réellement en pratique, sont un "peuple élu", tout comme le sont les bouddhistes qui suivent les enseignements du Bouddha ; comme le peuple japonais lui-même était présenté par les enseignements shintô (religion traditionnelle du Japon) comme un peuple élu, un peuple sous la gouvernance d'un empereur dont les origines sont étroitement liées aux divinités ; comme le pharaon était présenté comme un demi-dieu, trait d'union entre les divinités du panthéon égyptien et le peuple égyptien, faisant de ce dernier un peuple élu ; tout comme les musulmans qui suivent les enseignements de Mahomet (à condition de les bien comprendre, de les comprendre comme les comprennent les soufis) peuvent se voir comme un peuple élu ; etc.
Il a donc fallu, chez les juifs comme chez les chrétiens, pour ne citer qu'eux, transformer une telle réalité en un quelque chose de très matériel, de très politisé, pour en arriver à croire que le peuple juif ou le peuple chrétien seul est "sauvé" ou en mesure de l'être, seul est "élu", quand, en réalité, ce sont tous les humains qui le sont, quelle que soit leur religion, quand celle-ci s'appuie sur les fondamentaux occultes qui ont toujours été les fondements de toute vraie religion, et quand ces humains suivent à la lettre les enseignements spirituels professés par ces religions, tels enseignements qui ont pour effet d'éveiller leur âme aux réalités spirituelles et de l'élever vers le Très-Haut.
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