Champ de bataille émotionnel & champ de bataille mental : où l'humanité est-elle avantagée ?
I - LE COMBAT D'UNE VIE
Le développement personnel traite généralement de ces deux questions :
- se débarrasser de ses défauts, de ce qui nous empêche de mener une vie idéale ou d'atteindre les objectifs que nous visons ;
- acquérir des qualités ou des capacités devant nous conduire à cet idéal (moi idéal et vie idéale), aux objectifs que nous visons.
On peut se représenter cela sous la forme du BIEN et du MAL et dire que le développement personnel nous permet de nous débarrasser du MAL qui affecte notre existence matérielle ou spirituelle, et d'entrer en possession du BIEN ou de développer en nous et autour de nous le BIEN qui nous conduira à une amélioration (sensible) de notre vie matérielle ou spirituelle.
On peut donc aussi se représenter cela sous les traits d'un champ de bataille, car tout ne se fait pas tout seul, facilement, sans effort, le plus souvent il nous faut batailler contre nos difficultés, nos défauts, nos laideurs psychiques, nos faiblesses, nos lacunes, etc., et batailler pour développer les qualités contraires. La vie, pourrait-on dire, est de ce point de vue un combat. Et nous n'avons pas le choix, nous devons nous engager dans la bataille ; et si nous ne le faisons pas de nous-mêmes, délibérément, c'est le destin lui-même qui se charge de nous confronter à tout cela sous la forme de coups du sort, d'événements indésirables, de nécessités, de besoins, de devoirs, d'obligations, etc.
Ainsi, plutôt que d'attendre que le meilleur dans la vie nous tombe du ciel directement entre les mains, ou plutôt que d'attendre que les problèmes de notre existence disparaissent d'eux-mêmes, par un claquement de doigts ou sous l'effet d'une baguette magique, nous devrions nous efforcer chaque jour de faire ce qu'il faut - ce que nous jugeons nécessaire - pour nous débarrasser de ces problèmes et nous construire cet idéal que nous convoitons : moi idéal & vie idéale.
II - LES DEUX CHAMPS DE BATAILLE
Lorsque nous nous engageons dans un tel combat, petit ou grand, nous sommes confrontés à notre nature émotionnelle et mentale, deux champs de bataille.
A) Le champ de bataille émotionnel
Il nous vient de notre nature inférieure ou animale. L'homme-animal.
Les animaux sont surtout gouvernés par leurs émotions et leur instinct, ce qui veut dire que leur conscience est polarisée sur le plan émotionnel ou affectif et sur le plan physique. Vous ne les voyez donc pas se poser pour réfléchir, analyser une situation, séparer le bon grain de l'ivraie, etc. Chez eux, toutes ces opérations ne s'élèvent pas au niveau de l'intellect, au sens élevé du terme, contrairement à ce qu'il se passe chez nous ; l'animal ne va pas planifier son action, son avenir, contrairement à ce que nous sommes en capacité de faire ; non, l'animal va réagir émotionnellement et se laisser porter par son instinct. Il pourra aussi, pour ce qui est des animaux qui sont au contact de l'homme, dressés par l'homme, réagir conformément à ce que ce dressage a façonné en lui mentalement : en telle situation je fais ci, en telle autre situation je fais ça, etc. ; dans ce cas l'animal agira sans se poser de question, la question morale ou éthique ne l'effleurera pas.
L'être humain est, dans sa nature inférieure, un tel animal, réagissant comme cela lui aussi, c'est-à-dire sous l'impulsion de ses émotions, de ses sentiments, de son humeur et de son tempérament ou caractère, ainsi que sous l'impulsion de son instinct (instinct de survie, instinct grégaire, instincts maternel/paternel, etc.) et de son éducation (de ce qui lui a été inculqué).
L'autre versant de la nature émotionnelle apparaît clairement quand nous désirons une chose et que nous en faisons une autre, poussés par nos élans émotionnels. Par exemple, nous aimerions nous débarrasser de tel ou tel défaut, mais à chaque fois qu'une situation se prête à l'expression de ce défaut, nous nous laissons prendre au filet de ce denier et manifestons ce mauvais penchant. C'est ce qui arrive, pour ne citer qu'eux, aux gros mangeurs qui devraient lever le pied : ils se disent "je devrais manger moins", mais ils ne peuvent pas s'empêcher de s'empiffrer, c'est plus fort qu'eux. Cette force contraignante qui les pousse à ruiner leurs efforts, qui se dresse contre leurs vertueux efforts pour les ruiner, est de nature émotionnelle. C'est la nature émotionnelle de l'individu qui s'exprime ici. C'est le "moi" qui est polarisé émotionnellement, c'est-à-dire qui pense davantage avec ses émotions qu'avec sa tête.
Cette nature émotionnelle est un champ de bataille. C'est ce que nous appellerons "le champ de batail émotionnel".
Notre nature émotionnelle ne s'est pas construite en un jour. Elle s'est développée au fil d'existences nombreuses. Déjà nous étions concernés par cela à l'époque où nos âmes animaient le règne animal, au temps de l'ancienne Lune (la Lune existe depuis bien plus longtemps que la Terre et à l'époque où notre évolution se passait au sein de la Lune nos âmes animaient le règne animal).
Et quand on observe cette nature émotionnelle, sur le plan occulte, métaphysique, nous voyons que des êtres d'un ordre inférieur s'attachent à nous émotionnellement, se nourrissant de nos émotions et nous poussant, par conséquent, à éprouver des émotions. On devine ici que parmi ces créatures, celles qui se nourrissent de nos émotions négatives sont particulièrement embêtantes pour nous, ce sont celles qui, le plus souvent, nous posent les plus grosses difficultés quand nous souhaitons effectuer un travail sur nous-mêmes visant à nous débarrasser de nos défauts ou à développer certaines qualités. Ces êtres s'y opposent par moments de toute leur force.
Prenons l'exemple d'un alcoolique. Il est poussé émotionnellement à se livrer plus que de raison à la boisson. Supposons maintenant qu'il prenne conscience de son problème et qu'il décide de lutter contre son penchant morbide. Il se dira "je dois arrêter de boire". Et peut-être y parviendra-t-il quelque temps. Mais souvent sa nature émotionnelle, excitée par ces créatures, le pousse à céder à son envie : "Tu prendras bien un verre, juste un, allez, ça ne te fera pas de mal..." Et plus l'individu lutte contre cette envie de boire, plus celle-ci semble gagner en puissance, le tourmenter. Et vient enfin un moment où, se relâchant un peu ou ayant l'esprit totalement embrouillé par ses sollicitations émotionnelles alcooliques, il finit par rompre ses vœux de retenue, de privation, de modération, et se lâche sur la boisson sans plus aucune retenue, se mettant même à boire encore plus que d'ordinaire !
Il a alors l'impression que non seulement ses efforts n'ont pas abouti à un effacement de son alcoolisme mais qu'ils ont au contraire accentué son problème, renforçant en lui son défaut.
Nous devons ce genre de phénomène à ces créatures qui s'attachent à notre nature émotionnelle.
Lorsque nous nous battons sur leur terrain, sur le terrain émotionnel, nous les attaquons de front. Or ces créatures sont ici chez elles, "elles jouent à domicile" et sont donc toujours plus ou moins avantagées, ayant une plus grande maîtrise que nous de ce terrain. C'est un terrain conquis pour elles. Ce n'est pas notre cas. C'est ce qui rend, pour nous, cette lutte si difficile.
B) Le champ de bataille mental
Nous autres humains sommes avant tout des créatures mentales. Notre champ de bataille à nous est le champ de bataille mental. Nous ne sommes pas vraiment chez nous quand nous évoluons au sein du plan émotionnel, affectif. Notre vraie demeure est l'environnement mental. Aussi, si nous voulons nous débarrasser de nos défauts et faire l'acquisition de certaines qualités, si nous voulons être à peu près sûrs de toujours marcher dans la direction que nous voulons suivre plutôt que de nous laisser porter par les vents tumultueux des sollicitations émotionnelles qui jouent contre nous, nous devons quitter le plan émotionnel et mener notre combat sur le plan mental.
De quelle manière ? Simplement en contrôlant nos pensées, en décidant de penser à ceci mais pas à cela, en décidant de penser à tout ce qui est de nature à nous conduire où nous voulons aller, et en arrêtant de penser à tout ce qui nous en éloigne ou s'oppose à cela ou freine cela. Pour y arriver, nous pouvons nous poser une question simple : "Idéalement, pour atteindre cet objectif, quelle devrait être ma façon de penser ? quelles pensées devraient habiter mon esprit et quelles autres devraient en être tenues éloignées ?"
Que se passe-t-il lorsque nous faisons cela ? que se passe-t-il quand nous quittons le champ de bataille émotionnel pour nous battre ici, sur ce champ de batail mental, en décidant quelles pensées nous allons autoriser à pénétrer dans le champ de notre conscience et quelles autres pensées nous allons écarter de notre esprit ? Il se passe que nous nous élevons hiérarchiquement au-dessus des créatures émotionnelles qui s'attachent à notre nature émotionnelle et celles-ci seront contraintes de nous obéir au doigt et à l'œil, sans discuter, comme on obéit à un supérieur.
Ainsi, c'est sur le champ de bataille mental que nous devons livrer combat, en choisissant soigneusement nos pensées, conformément à ce que nous voulons obtenir, non sur le champ de bataille émotionnel en attaquant de front notre nature émotionnelle capricieuse.
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